Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/303

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de ces pauvres gens du Cap Sable semble bien pénible et mériter tous les secours possibles. Puisse la politique acquiescer à des mesures de soulagement que l’humanité réclame hautement ! Je vous envoie, avec la copie de leur pétition, les minutes du journal du Conseil à leur sujet. Vous y verrez que le général Amherst avait la volonté de les secourir, si cela eût pu être fait ici, mais vous y remarquerez également que le Conseil ne se crut pas le droit de m’aviser de les recevoir en cette province. »

T. Powhnall. »[1]


Pour toute réponse, Lawrence expédia un navire au Cap Sable. Tout ce qui restait de cette population fut transporté à Halifax, et, quatre mois après, en Angleterre. Il dut se commettre à cette occasion de nouvelles atrocités, puisque la preuve s’en trouve consignée dans une lettre que le général Amherst lui-même adressait à Lawrence pour lui en témoigner sa désapprobation. Il lui signalait un certain capitaine Harsen comme le principal coupable, et il ajoutait : « Je blâmerai toujours que l’on massacre des femmes et des enfants sans défense[2]. »

Dès l’ouverture des hostilités entre la France et l’Angleterre, Lawrence, par une proclamation en date du 14 mai 1756, déclarait entr’autres : « Nous promettons par les présentes (par et avec l’avis et le consentement du Conseil de Sa Majesté,) une récompense de trente livres pour tout

  1. N. S. D. P. 304-5. Pownall to Lawrence. Boston. Jany 2nd 1759. — La résolution du conseil avait été prise en séance du 4 décembre 1758. Dans Akins, elle fait suite à la lettre de Joseph Landry, p. 307.
  2. Can.-Fr. Doc. in. Pièce 93. Cette lettre est datée d’Albany, le 29 mai 1759. Page 140 du tome II.