Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/374

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bienveillant envers les Acadiens que celui-ci avait été cruel. Toute son administration nous fait voir qu’il paraissait s’appliquer particulièrement à adoucir leur sort et à leur faire oublier les maux dont ils avaient été accablés. C’était bien là, il est vrai, les ordres positifs du Gouvernement anglais, mais nous avons la preuve, dans tous ses actes et ses paroles, que sa conduite était dictée, plus encore par sa bienveillance naturelle, que par l’esprit de soumission aux ordres de ses supérieurs ou par tout autre motif. Il suffisait que les Lords du Commerce ne fussent plus trompés par des représentations intéressées, pour que leurs ordres ou leurs recommandations fussent empreints de justice et de bienveillance.

« Sa Majesté, lui écrivait Lord Hillsborough, a été heureuse d’apprendre par votre lettre les bonnes dispositions des Acadiens ; ces dispositions doivent être encouragées par toutes sortes de faveurs qui soient d’accord avec le salut public : Vous ne manquerez pas de leur donner les plus entières assurances de la faveur et de la protection de Sa Majesté et de ses bienveillantes intentions… Sa Majesté est pleine de tendresses et d’attentions à l’égard de ceux qui ont fait des établissements au cap Breton, sous la protection de permis temporaires du gouvernement de la Nouvelle-Écosse[1]. »

Toutes les lettres des Lords du Commerce qui suivent celle-ci, sont dans le même esprit, et c’est aussi dans le même esprit que sont dictés les ordres du gouverneur Franklin aux officiers ou magistrats de la Province. Écrivant au colonel Denison, il s’exprime en termes touchants, bien

  1. N. S. D. P. 352-3.