Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/375

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propres à nous faire apprécier hautement les sentiments humains qui l’animaient :

« Quelques-uns des Acadiens du comté de King et de Windsor m’ont informé qu’ils ont été enjoints de faire les exercices avec les milices ; ce qu’ils considèrent comme une charge trop dure pour eux, n’ayant pas d’armes, et étant incapables de les acheter immédiatement, s’il fallait le faire. En conséquence, je désire que vous les exemptiez d’être appelés et de faire ces exercices, jusqu’à ce que vous receviez des ordres contraires. De plus, je dois vous signifier que c’est l’intention du Roi, et que c’est aussi ma volonté, qu’ils soient traités par les officiers du gouvernement, avec toute la douceur et la tendresse possibles en toute occasion[1]. »

Que s’était-il donc passé que tout était ainsi changé ? Comment se fait-il qu’avec Lawrence, Belcher et Wilmot, tout était plainte et appréhension, et que maintenant tout était paix et contentement ! Il ne s’était rien passé, si ce n’est qu’un nouveau gouverneur, rempli de sentiments humains, avait pris la place de ceux qui s’étaient montrés sans entrailles ; si ce n’est encore que ceux qui l’avaient précédé, agissant par des motifs intéressés, avaient à dessein trompé les Lords du Commerce, et mécontenté les Acadiens par des vexations de toute nature. C’est assez clair ; toute l’explication est là. Faux rapports et mauvais traitements de la part de ceux-là ; droiture et bonté de la part de celui-ci. C’était l’administration sage et bienveillante de Hopson qui se répétait sous Franklin. Quant aux Acadiens, ils étaient les mêmes.

  1. N. S. D. P. 354-5.