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quait un historien, plus voisin de ces événements sur lesquels on avait voulu faire l’oubli, que ne l’avait été Haliburton. Grâce aux manuscrits du Dr  Brown, cette lacune est maintenant comblée, et d’autant mieux que la probité de l’auteur ne laissait rien à désirer.

Le volume d’archives, publié en 1869 par ordre de la Législature de la Nouvelle-Écosse, eut pour éditeur Thomas B. Akins, commissaire des archives publiques de cette province. Nous n’hésitons pas à affirmer que la plus grande partialité a présidé au choix des documents qui le composent : cette compilation a été faite dans le but mal déguisé — ainsi qu’il appert par la préface même — de réunir tout ce qui était de nature à justifier la déportation des Acadiens. Nous nous bornerons à dire pour le moment que, sans avoir pris à tâche de relever par le menu toutes les accusations qu’on y fait peser sur nos pères et d’en montrer l’inanité, nous avons incidemment apporté suffisamment de preuves à l’encontre pour éclairer quiconque désire sincère-

    l’Amérique, Tome Ier, p. 130 et seq. (Québec, L. J. Deniers et frère, 1888), et accompagnés de la note suivante : « British Museum, Dr  A. Brown’s MS. Papers relating to Nova Scotia. 1748-1757. Add. MSS. 19, 072. Le Dr  Andrew Brown, natif d’Écosse, était un ministre presbytérien, venu à Halifax en 1787. Il y résida jusqu’en 1795, qu’il retourna en Écosse, où il succéda au Dr  Blair dans la chaire de Rhétorique de l’Université d’Édimbourg. Pendant son séjour dans la Nouvelle-Écosse, il réunit des matériaux pour faire une histoire de cette province. Cette histoire, inachevée et restée manuscrite, fut trouvée, avec tous les documents originaux et autres qui l’accompagnaient, dans une boutique d’épicier, et achetée le 13 novembre 1852, par M. A. B. Grosart, de qui elle fut acquise par le British Museum. »

    Entr’autres pièces d’une valeur inestimable qu’avait pu recueillir le Dr  Brown, se trouvait « Mr. Morris remarks concerning the removal of the French inhabitants, Summer 1755. ». Le juge Morris avait rédigé ces « remarks » en juillet 1755, quand la mesure d’expulsion venait d’être proposée, et avant qu’elle eût été sanctionnée en conseil avec l’approbation de Boscawen et Mostyn.