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Page:Richard - Le véritable conducteur aux Cimetières du Père La Chaise, Montmartre, Mont-Parnasse et Vaugirard.djvu/223

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fort surpris qu’il ne se soit pas trouvé parmi les auteurs de son théâtre, un poète, ou du moins un versificateur, qui fut capable de lui composer une épitaphe moins médiocre.

En face, dans un creux formé par les inégalités du terrain, est un piédestal en marbre noir, surmonté d’une urne en marbre blanc ; il faut chercher ce simple monument avec quelque attention pour le découvrir, attendu qu’il est presque totalement caché par des accacias et des sureaux ; il ne porte aucun nom, et n’a pour toute épitaphe que ces mots si touchans et si expressifs : Le premier au rendez-vous… !

Absolument à côté, sous un large sarcophage en pierre, dort en paix la muse d’un auteur lyrique qui charma nos pères, et qui nous délasse encore quelquefois de la boursoufflure et du romantisme de nos auteurs modernes. C’est le tombeau du baron de St.-Just, né en 1769, et décédé le 28 mars 1826. Aux deux côtés de son nom, on a gravé ses deux plus beaux titres littéraires : Zoraïme et Zulnar et le Calife de Bagdad.

Non loin de là, sont trois pierres tumulaires, consacrées à la famille Foacier. Sur celle du jeune Louis-Auguste Foacier, décédé le 26 mai 1821, à l’âge de 5 ans, nous avons lu avec émotion les vers suivans :

Du matin de ma vie à la nuit des tombeaux,
À peine la douleur a marqué mon passage,
Ma rapide existence a coulé sans orage,
L’amour de mes parens veillait à mon repos.
Ainsi qu’en un berceau je dors sous cette pierre ;
Ne me plaignez donc plus, mais consolez ma mère.

XXXIe DIVISION

Dans cette division, pauvre en tombeaux remarquables, nous citerons cependant encore, près du tombeau de l’acteur Philippe, la pierre tumulaire sous laquelle dort près de son époux, et depuis le 15 mars 1821, Mme veuve Vanel, agée de 57 ans ; on lit ces quatre vers sur sa tombe :