Page:Richard - Le véritable conducteur aux Cimetières du Père La Chaise, Montmartre, Mont-Parnasse et Vaugirard.djvu/224

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quelque temps on m’a vue, aux larmes condamnée,
Pleurer sur un époux, digne objet de regrets ;
Mais une heureuse destinée
Nous a dans ce tombeau réunis à jamais.

XXXIIe DIVISION.

Que M. Hugo se désole, que M. d’Arlincourt s’arrache les cheveux, voici un rival redoutable, qui s’élève pour eux du sein même du Père Lachaise. C’est un époux désolé qui a fait élever, à la mémoire de sa belle-mère, décédée le 3 octobre 1815, et de son épouse, ravie au monde le 10 mai 1816, un cippe en pierre surmonté de deux urnes. Sur la façade en marbre de ce monument, on lit l’épitaphe suivante :



« Les torrens sont descendus de la montagne ; ils ont emporté la chaumière et le couple paisible qui l’habitait. Une tendre mère a péri sous ces débris ; l’époux croyait avoir sauvé sa jeune compagne et le trésor que renfermait son sein ; elle n’a survécu que pour mettre au monde un premier et dernier gage d’un mutuel amour ; ensuite elle est allée rejoindre sa mère, et toutes deux reposent en paix. »

À peu de distance de cette tombe romantique est une pierre élevée par l’amour fraternel ; là dort, depuis le 19 décembre 1821, Françoise de Mauger, et son frère désolé a fait graver ces mots sur la pierre :

Au milieu des malheurs qui déchiraient ta vie,
O femme vertueuse, ô digne et tendre amie !
Un frère te restait pour plaindre ta douleur ;
Moi, je vis pour souffrir et je n’ai plus de sœur ;
Mais Dieu ranimera tes dépouilles mortelles,
Et nous nous rejoindrons aux voûtes éternelles.

XXXIIIe DIVISION.

Sur le bord du chemin méridional qui enclot cette 33e division, est une pierre tumulaire sans