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Page:Richard - Le véritable conducteur aux Cimetières du Père La Chaise, Montmartre, Mont-Parnasse et Vaugirard.djvu/226

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consacré à la mémoire de son épouse et de ses enfans que la faux de la mort lui a successivement enlevés en 1827 et 1828. Il a fait graver sur sa tombe ces deux phrases aussi touchantes qu’énergiques :

La mort m’a tout ravi, la mort doit tout me rendre ;
J’attends le réveil des tombeaux.

Dans un creux pratiqué à l’intérieur d’un cippe en pierre, est le portrait en bronze de Pierre Mussot, que la mort ravit, dans son 14e lustre, à sa nombreuse famille, le 22 décembre 1823. Sur sa tombe et sous son portrait, on lit les six petits petits vers suivans :

Il fut ami fidèle,
Sage autant que pieux,
Des époux le modèle,
L’appui des malheureux.
Puisse une âme aussi belle
Avoir pris place aux cieux !

Près de lui est la sépulture de sa famille, composée de 9 pierres tumulaires jumelles, qui se tiennent, et dont cinq ont déjà reçu leur funèbre destination.

Plus loin, sur un marbre tumulaire qui ne cite aucun nom, nous lisons, avec une légère émotion, cette phrase expressive :

« Passant, donne une larme à ma mère, en pensant à la tienne. »

Cette inscription est la depuis le 10 février 1827.

Toujours en suivant le bord du chemin, nous rencontrons le cippe en pierre surmonte d’une urne qui renferme la dépouille mortelle d’un enfant de 13 ans, Marc Germain Casaubon, enlevé à sa famille, le 18 mars 1822. On a exprime par le quatrain suivant la douleur que causait une fin si prématurée.

Tu n’es plus, cher enfant, mon unique espérance ;
Tu fis tout le bonheur que j’osais désirer :
Ta mort frappe de mort ma pénible existences ;
Et si je vis encor, c’est pour toujours pleurer.