Aller au contenu

Page:Richard - Le véritable conducteur aux Cimetières du Père La Chaise, Montmartre, Mont-Parnasse et Vaugirard.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sur un large sarcophage, consacré à la sépulture de la famille Moreau, nous lisons d’abord les vers suivans, gravés en l’honneur de Mme Moreau, décédée le 21 décembre 1809, à l’âge de 41 ans.

Trop tôt pour nous, hélas ! cessant d’être mortelle
Son âme s’échappa sans remords ni regrets,
Et nos yeux, obscurcis par la douleur cruelle,
Ont versé moins de pleurs, que sa main de bienfaits.
Tout lui paie un tribut, jusques à la nature ;
Elle y joint un cyprès qu’elle entoure de fleurs,
Et l’écho des soupirs, le vent de son murmure,
Ses enfans des sanglots, et les pauvres des pleurs.

Au nord du bosquet du Dragon, et sur le bord de la route, vis-a-vis du tombeau du général Foy, nous remarquons deux modestes pierres jumelles ; la 1re, celle de droite, porte pour toute inscription : Félix G., et les vers suivans, dont la fin est empruntée à Malesherbes.

Gage de l’amour le plus tendre,
Des ses premiers jours moissonné,
Un jeune enfant, au bonheur destiné,
Du berceau dans la tombe ici vient de descendre.
L’impitoyable temps de sa cruelle main
A flétri cette fleur, hélas ! à peine éclose ;
Pauvre enfant ! tu vécus ce que vit une rose,
L’espace d’un matin.

Ces vers sont bien ; ceux de la tombe parallèle nous ont paru mieux encore ; ils sont consacrés à la mémoire d’Alfred G. :

Tel meurt avant le temps sur la terre couché
Un lys que la charrue en passant a touché !

A côté, et plus encore sur le bord du chemin, est une simple croix de bois, à laquelle on a cloué une plaque ronde en tôle peinte en bleu. On y lit, en lettres jaunes, ce qui suit : Sous ce monument provisoire, érigé par F. V. P., est la dépouille mortelle de Clémence-Adèle Gruel, sage-femme, décédée le 24 mars 1828, à l’âge de 15 ans ; sous cette inscription on a gravé les vers suivans, qui sont fort bien :