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Page:Richard - Le véritable conducteur aux Cimetières du Père La Chaise, Montmartre, Mont-Parnasse et Vaugirard.djvu/229

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Je vis toujours… l’enveloppe mortelle
Que je quittai dans l’âge des amours
Ne devrait point être éternelle ;
Mais puisqu’au moins notre âme est immortelle,
Je vis toujours.

Nous n’avons pu voir cette croix sans un sentiment pénible ; ce n’était, disait-on, qu’un monument provisoire Pauvre Adèle ! tu n’en auras jamais d’autre ! Les couronnes vieilles et desséchées, qui salissent ta croix modeste ne prouvent que trop que déjà tu es oubliée… Mais alors pourquoi ces promesses pompeuses ?… Hélas ! on trompe les humains jusque sur leur lit de mort.

Repoussons ces idées affligeantes, et allons nous consoler près de la tombe de Mme Lengellé, enlevée à sa famille le 17 juin 1820, à l’âge de 76 ans. Sur sa modeste pierre tumulaire, surmontée d’une croix, on a gravé 4 vers qui n’inspirent aucune pensée pénible ; mais un sentiment de douce rêverie. Tâchons de le faire passer dans l’âme de nos lecteurs.

Celle dont le tombeau n’offre aucun appareil,
Qui du juste, en ce lieu, goûte le doux sommeil,
De ses enfans pleurée et des pauvres suivie,
Sema de ses bienfaits le chemin de la vie.

XXXVe DIVISION.

Arrêtons-nous un moment : voici la tombe d’un grand homme… ! C’est le beau monument que la France elle-même a fait élever au général Foy… Il est digne d’elle et de lui… Nous avons déjà esquissé le récit de ses immortelles funérailles ; retraçons maintenant quelques pages de son histoire :

Maximilien-Sebastien Foy, naquit à Hans, département de la Somme, en 1775 ; il entra à l’école de Lafère en 90, en sortit sous-lieutenant le 1er mars 1792, il était lieutenant le 1er septembre suivant, et fit, en cette qualité, la campagne du nord, sous Dumourier. Un an après, jour pour jour, il fut fait capitaine : ce fut à cette époque qu’il fut cité au tri-