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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/217

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du Chev. Grandisson.

instant, le visage enflé de colere ou de malice. Il dit aux trois Femmes, qu’il se reprochoit d’avoir troublé trop long-tems leur sommeil ; qu’elles pouvoient se retirer, & le laisser avec une personne qui étoit à lui. Madame Auberry lui répondit qu’elle ne pouvoit s’éloigner. Vous aurez cette complaisance pour moi, repliqua-t-il, vous & vos Filles : & me reprenant par la main ; Miss Byron, me dit-il, d’un ton absolu, comptez que vous êtes à moi. Vos Greville, Mademoiselle, vos Fenwick, vos Orme, lorsqu’ils apprendront les peines & la dépense qu’il m’en a coûté pour m’assurer de vous, me reconnoîtront pour leur Maître… En cruauté, Monsieur, ne pus-je m’empêcher d’interrompre. Il n’y a point de Tigre, en effet, qui puisse vous le disputer. En cruauté ! me dit-il, en affectant une voix pincée ? C’est Miss Byron qui parle de cruauté ! Vous, Mademoiselle, en reprenant le ton violent, qui vous faites un triomphe de fouler aux pieds une Légion d’Amans méprisés. Souvenez-vous de la maniere dont vous m’avez traité ; à genoux, humilié devant vous comme le plus vil des hommes, à genoux pour implorer votre pitié ! Mes soumissions ont-elles pu toucher votre cœur ? Ingrate, orgueilleuse Fille ! Cependant je ne vous humilie point : prenez-y garde : je ne pense point à vous humilier. Mon intention, Mademoiselle, n’est que de vous exalter, de vous rendre riche,