Ces ectoplasmes, à une première phase de leur action, sont invisibles, et cependant ils sont déjà capables de mouvoir des objets, de donner des raps dans une table. Plus tard, ils deviennent visibles, quoique nuageux et ne constituant que des ébauches. Plus tard encore, ils ont des formes humaines, car ils ont la propriété extraordinaire de changer de forme, de consistance, et d’évoluer sous nos yeux. En quelques secondes cet embryon nébuleux, qui sort du corps du médium, devient un être véritable, alors que l’œuf embryonnaire, pour évoluer et devenir un être adulte, a besoin de trente années.
Quelquefois même le fantôme apparaît tout d’un coup, brusquement, sans avoir passé par la phase de nébulosité lumineuse. Mais c’est probablement un phénomène du même ordre.
Cette formation ectoplasmique aux dépens de l’organisme anatomo-physiologique du médium est maintenant hors de toute contestation. Et c’est prodigieusement étrange, prodigieusement inhabituel, prodigieusement invraisemblable. Pourtant on est forcé de se rallier à l’évidence des faits. Je suis convaincu que, dans vingt-cinq ans, la science officielle classique admettra la télékinésie et l’ectoplasmie comme des phénomènes incontestés.
La transformation profonde des idées qui s’est faite à ce sujet depuis les vingt-cinq dernières années m’autorise à cette conviction.
Or il ne suffit pas d’avoir constaté les faits ; il faut avoir le courage d’en essayer une théorie quelconque, qui sera nécessairement imparfaite.
Nous avons vu que, pour la métapsychique subjective, l’explication la plus rationnelle, la plus simple, était de supposer une faculté de connaissance supra-normale, celle que nous avons appelée la cryptesthésie, à savoir l’ébranlement de l’intelligence humaine par certaines vibrations qui n’émeuvent pas nos sens normaux.
Eh bien ! pour la métapsychique objective, nous arrivons à admettre que l’explication la plus rationnelle, la plus simple, est assez analogue, c’est-à-dire qu’on peut supposer à l’organisme humain une faculté de projection au dehors, autrement dit une