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des patrimoines, mais en raison du nombre des transmissions qu’ils auraient subies, c’est-à-dire en somme, en moyenne, en raison du temps écoulé depuis leur accumulation. Le principe progressif serait appliqué au temps plutôt qu’à l’espace, selon l’âge des patrimoines plutôt que selon leur ampleur.

II

L’application de la réforme qui vient d’être exposée se heurterait à un certain nombre de difficultés, qu’il convient d’examiner ici. Ces difficultés résulteraient :

1° des fraudes tendant à soustraire à l’État la portion des biens qui lui serait dévolue ;

2° des émigrations de capitaux destinées à éluder l’obligation de leur transfert à l’État ;

3° des complications provenant des capitaux placés ou mis en exercice dans le pays, mais possédés par des étrangers.

Si ces difficultés ne paraissent pas insurmontables, elles sont très graves cependant. Elles le seraient surtout si la classe prolétarienne n’arrivait pas en même temps au pouvoir dans tous les pays à production capitaliste particulièrement développée et en l’absence d’accords internationaux. Il faudrait donc que l’État mit le plus grand soin et la plus grande sagacité possibles a les vaincre.

Nous possédons dès aujourd’hui, pour pré-