Page:Rimbaud - La Mer et les poissons, 1870.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


IV


Instruments de l’industrie des pêches. — Ses pratiques préférées. — On ne saurait attendre de l’initiative de cette industrie la modération dans les récoltes. — Devoir des gouvernements. — L’intérêt du producteur et celui du consommateur. — Le homard et la langouste.

Pour moissonner dans les eaux avec cette intelligente prévoyance dont nous parlions tout à l’heure, il s’agit de n’employer à la cueillette que des appareils graduant leur travail sur la nécessité d’épargner, en majeure partie, les produits encore imparfaits, afin de laisser, autant que possible, s’accomplir, dans ses phases successives, l’œuvre d’élaboration de la nature. Or, ce que fait l’industrie des eaux salées est absolument l’opposé de ce qu’elle devrait faire. On peut s’en assurer par l’examen de ses instruments. Elle en a de deux sortes : les instruments passifs et les instruments actifs.

Nous entendons par instruments passifs tous les engins de pêche n’offrant que le caractère de pièges fixes ou mobiles, tels que les madragues, les filets de parcs, les filets de senche ou d’enceinte, les rets traversiers à nappe simple ou enchevêtrée, les filets quelconques qui sont tendus verticalement ou horizontalement pour opérer leur capture sur place, en combinant leur action avec celle des courants ou du retrait de la mer, les filets flottants jetés à la surface ou à mi-fond, sur le passage des bandes migratives, et, enfin, les cordes ou palangres, les verveux,