les nasses et les lignes. Par instruments actifs nous désignons la série de filets de tous noms et toutes formes, organisés pour la poursuite du poisson, c’est-à-dire tous les appareils, grands ou petits, qui, chargés de poids et armés d’un sac pour la récolte, sont traînés sur les fonds, les uns à la voile ou à la vapeur, les autres au moulinet ou à bras.
Les instruments passifs fonctionnent pour ainsi dire comme des souricières, n’atteignent que partiellement les agglomérations poissonneuses et rejettent généralement le menu poisson. Leur emploi suppose une abondance de produits qui n’existe plus ; aussi, sont-ils de plus en plus délaissés. Les instruments actifs poursuivent les multitudes, les enveloppent, les emboursent et retiennent tout. Leur énergie peut être comparée à celle de rouleaux de foulage promenés sur une aire, ou à l’action de gauler certains arbres pour en faire tomber les fruits. Naturellement les pêcheurs préfèrent ces moyens expéditifs aux moyens lents, la pêche à la traîne, qui rémunère encore leur dur métier, à la pêche sur place, qui ne rapporte plus que de minces bénéfices. Il est facile de prévoir les résultats que cette préférence doit amener fatalement.
Au moment où nous écrivons ces lignes, nous avons sous les yeux une assiétée de fretin dont on va faire une crêpe pour notre usage domestique. Il y a là trois cent quatre-vingt-huit individus, des labres de toutes les variétés, des joues cuirassées, des sparlins, des mules et des gobies, pesant ensemble cinq cents grammes. C’est une petite partie de la capture opérée par un de ces filets racleurs, espèces de seine à chevrettes, qui, sur les côtes de Provence, portent le nom de Tartanons. Cette livre de nourriture prématurément retirée de la mer, en eût incontestablement produit plusieurs quintaux, si elle y avait été laissée pendant deux ou trois années encore. Quel gaspillage !
En vérité, ils sont bien primitifs, bien barbares, ces procédés