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Page:Rimbaud - La Mer et les poissons, 1870.djvu/31

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LA MER ET LES POISSONS.

d’autant moins dignes de confiance qu’ils se résument en une dénégation qui n’a pas le sens commun.

Non, elle n’a pas le sens commun cette prétention sophistique alléguant l’immensité du domaine des mers pour ériger en principe que l’influence de l’homme ne peut ni augmenter ni diminuer la fécondité de la faune marine. C’est le contraire qu’il est raisonnable d’admettre et qui est vrai : de l’influence de l’homme dépend absolument la fertilité ou la stérilité des régions riveraines, l’abondance ou la rareté du poisson sur les marchés.

Il ne saurait donc suffire d’éveiller l’attention des hommes d’État sur l’intéressant problème qui nous occupe ; il faut encore les mettre à même d’apprécier combien est dangereux le préjugé issu d’enquêtes plus fastidieuses que sérieuses, et combien s’éloigne de la vérité l’idée que les ichtyologistes se font de l’étendue du champ élaborateur des aliments que la terre demande à l’eau.

Ce qui importe surtout, c’est de dissiper l’ignorance presque générale, en cette matière dont la pratique n’est qu’aux mains d’une classe d’hommes aussi dépourvue d’instruction qu’elle est intelligente et intrépide ; c’est de faire pénétrer partout les notions du vrai en l’art d’exploiter sans l’épuiser l’abondance de principes nourriciers que renferment les eaux.

Tel est le but à poursuivre. Nous l’avions en vue en publiant l’Industrie des eaux salées et nous nous proposons de l’atteindre en soutenant avec une persévérance énergique les convictions exprimées dans cet ouvrage, fruit de trente-quatre années d’application à la recherche de la vérité.

L’expérience des temps consultée et, avec les faits de l’homme, les faits de la nature, nous disons :

L’œuvre providentielle dans les eaux s’effectue pleinement sans notre participation.