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CHEZ NOUS

Sans talent, n’ayant souci de rien, idiot parfois, souvent infirme, le quêteux de la paroisse est surtout paresseux.

Qui se ressemblent se rassemblent, c’est le dicton. La femme du quêteux n’a pas plus de génie que lui. Ni l’un ni l’autre ne cherche à gagner. Si un travail facile et qui ne demande pas d’efforts lui est offert, le mari s’en acquitte tant bien que mal ; mais c’est un accident dans sa vie. La plus grande partie du temps, il ne se donne pas même la peine de quêter. À quoi bon prendre ce soin fatigant ? La paroisse n’a-t-elle pas l’obligation de le faire vivre, lui, sa femme et ses petits ? C’est sa conviction. Si la charité persévérante des bonnes familles paraît se lasser, si dans la masure les provisions viennent à s’épuiser, la femme du quêteux n’a qu’à faire une petite promenade chez les voisins en répandant ses plaintes, ses reproches même, et tout rentre dans l’ordre.

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