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LA CONSTRUCTION

Il n’y a point de virgule, et d’après nos règles de ponctuation il ne doit pas y en avoir, entre si et à quelque chose de profond, entre si et à quelque chose de grand, et cependant il y a ellipse ; faisons donc, après chacun de ces deux si, une nuance de diction.

4. Une conjonction prend parfois la place d’une virgule, surtout entre deux propositions ; on fait alors un silence, comme si la virgule s’y trouvait. — Ex. :

Je posai mon fusil sur une pierre grise |
Et j’essuyai mon front que vint sécher la brise. (Lamartine.)
Le monde entier m’oublie | et me délaisse. (Mme  Tastu.)

5. On fait un silence après le sujet de la phrase, excepté si c’est un pronom personnel, relatif, ou démonstratif. — Ex. :

L’heure de mes repas | est très problématique. (F. Coppée.)
Se croire un personnage | est fort commun en France. (La Fontaine.)

6. Si le sujet est court et est immédiatement suivi du verbe, il vaut mieux ne pas les séparer ; on ne doit le faire que si la phrase y gagne en pittoresque et en expression. — Ex. :

Le coq chantait, le merle sifflait, le tambour battait, le carillon carillonnait, et le moine | ronflait. (L. Veuillot.)

7. On ne fait pas de silence entre le verbe et le sujet qui le suit par inversion. — Ex. :

Quand viendra le moment propice

8. On prend toujours un temps avant les mots mis en inversion. On fait aussi un silence après ces mots, s’ils ne précèdent pas immédiatement ceux qu’ils devraient suivre ; si au contraire les mots mis en