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Page:Rivard - Monseigneur de Laval, 1891.djvu/9

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se, lancent aux quatre vents des cieux un continuel concert de sanglots. Mais il était de ceux chez qui la sagesse n’attend pas le nombre des années ; et le futur apôtre, laissant les richesses à son jeune frère, entra au séminaire des missions étrangères. C’était le missionnaire qui se révélait dans ce premier sacrifice, celui de la fortune ; l’amour du Christ avait parlé, son serviteur obéissait.

Ce ne fut pas là, messieurs, le sacrifice d’un jour ; ce fut le sacrifice de toute sa vie. Désormais la pauvreté et les privations seront l’unique partage de celui qui aurait pu vivre dans la richesse et l’abondance.

On pourrait dire que de son temps, Mgr de Laval était l’homme le plus pauvre du Canada ; pauvre « en sa maison, en son vivre, en ses meubles, en ses domestiques », comme s’exprimait la vénérable mère de l’Incarnation ; c’est à peine si sa soutane lui appartenait. « Pas un pauvre curé de France, dit le frère Houssard, qui ne soit mieux nourri, mieux vêtu, mieux meublé que n’était l’évêque de Québec. » En effet, on sait que pendant une notable partie de son apostolat, il n’avait pas même pour se reposer un foyer qui fût à lui.

Ses fonctions lui permettaient, il est vrai, de toucher certains revenus ; mais il en faisait don soit à l’Église soit aux pauvres, certain que de