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barbares, & pas un livre agréable. Le Dante & Pétrarque n’avoient point encore écrit.

Idem. Langue légitimée.

Louis XII & François I ordonnerent qu’on ne traiteroit plus les affaires qu’en Français. Les Facultés ont persisté dans leur Latinité barbare. Hodièque manent vestigia ruris.

Page 7. Sa prononciation gutturale, &c.

Nous suivons en ceci le préjugé qui s’est établi sur la Langue Allemande. À dire vrai, sa prononciation est presque aussi labiale que la nôtre ; mais comme les consonnes y dominent, & qu’on la prononce avec force, on avoit cru d’abord que les Allemands parloient du gosier. Il en est de l’Allemand comme de l’Anglais, & même du Français : leur prononciation s’adoucissant de jour en jour, & leur orthographe étant inflexible, il en résulte des Langues agréables à l’oreille, mais dures à l’œil.

Page 8. Des Poëmes tirés de la Bible.

Ce sont des Poëmes sur Adam, sur Abel, sur Tobie, sur Joseph, enfin sur la Passion de J. C. Ce dernier Poëme, intitulé la Messiade, jouit d’une grande réputation dans l’Empire : la Mort d’Abel est plus connue en France. M. Klopstok a écrit la Messiade en vers hexamètres, & M. Gesner n’a employé pour sa Mort d’Abel qu’une prose poétique. J’ignore si la Langue Allemande a une prosodie assez marquée pour suppor-