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à entreprendre cette édition; elles sont d’ordre moral et donnent bien à Épictète, dans cette restitution du passé glorieux de l’antique Grèce, une place tout à part. Pour la première fois avec Trincavelli, les Entretiens sont répandus dans le public. Quelle est, au juste, la valeur de son texte ? Il ne nous appartient pas ici de l’établir; ce qui nous intéresse, c’est le Manuel qui l’accompagne et qui bénéficie d’un texte plus correct et plus complet que celui de Politien (1). Une nouvelle édition avait paru à Nuremberg en 1529, et à Bâle en 1531, dont il faut tenir compte, bien qu’elle soit encore accompagnée de la traduction de Politien et de sa lettre à Laurent de Médicis. Nous avons eu entre les mains et reliées en un seul volume ces deux éditions ; l’une, portant la date de 1529 et publiée à Nuremberg par Haloander ; l’autre, celle de 1531, et publiée à Bâle par Cratander (2). Ces deux éditions sont identiques et le texte du Manuel, très proche de notre texte définitif, est divisé en 62 chapitres. Si nous voulons nous rendre compte du progrès de la morale d’Épictète et des raisons de son succès croissant, il faut lire la préface latine qu’Haloander adresse à D. Julio Pflugk viro clarissimo...

Si Haloander a choisi ce texte comme sujet de ses études, c’est qu’il est fatigué des luttes d’école et qu’il sent le besoin d’une philosophie pratique, capable de lui apprendre non plus à discuter sur de vaines questions, mais à conquérir le calme de l’âme. Rien de semblable dans Platon, ni dans Aristote (3). Puis, pour fonder logiquement ce qu’il avance, l’auteur esquisse


(1) Cf. Schweighauser, ouvr. cit.

(2) Cf. (B. N., Réserv. R 2750-2751) ces deux éditions reliées en un seul volume.

(3) Cf. préf. cit. « Cum de integro novas litterarum formas grœcosque characteres instituisset Joan. Petreius, homo singularis industrie et qui in provehendis bonis litteris neque laborem fugit, neque sumptui parcit magnum me oper» precium facturum arbitratus sum, si in gratiam studiosorum de bibliotheca mea libellum, qui breves quasdam ex numerosis Epicteti Stoici voluminibus

    qua cum mirifice delectatus essem, mihi prae caeteris omnibus liber ille (sacros semper excipio) proposito negotio non modo utilissimus, verum etiam imprimis necessarius visus est... a te petere et efflagitare non destiti, donec in communem studiosorum utilitatem in vulgandum mihi tradidisti. »