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au collège de Cambrai, après avoir passé en Auvergne chez l’évêque Guillaume Duprat, dans l’intention de lui demander des lettres de recommandation pour Paris (1). Épictète, avec lui, pénétrait ainsi directement en France par le Commentaire de Simplicius, et la version de Politien s’améliorait aux passages altérés ou incomplets, tout en ne perdant rien de son crédit.

Caninius en avertit du reste fort nettement le lecteur dans la préface qu’il adresse à Jean Casa, archevêque de Bénévent et légat du Souverain Pontife à Venise. Il suit le sillon tracé par tous ces éditeurs ou traducteurs d’Épictète. Il témoigne des mêmes soucis, de ce même désir de se préoccuper des règles pratiques de vie; il rend les mêmes hommages à Épictète, qui lui paraît, à lui aussi, avoir approché comme nul autre philosophe de la vérité chrétienne. Quant à Politien (i), il rappelle comment cet homme érudit avait autrefois traduit Épictète en latin, bien qu’il n’ait eu entre les mains qu’un manuscrit infidèle et qu’il ait été obligé d’ajouter et de retrancher au texte de sa propre autorité.

Caninius a essayé d’y remédier. Il veut restituer les parties qui ont été laissées de côté par Politien, supprimer au contraire celles qui ont été ajoutées ou prises du Commentaire. Nous retrouvons alors dans le texte du Manuel qui précède par sections le Commentaire, la version de Politien à peu près exacte,

(1) Cf. Simplicii... Commentarius in Enchiridion Epicteti latine Angelo Caninio interprete (Venise, apud Hieronymum Scotum 1546, in-fol.), Préfacé. « Verum haud scio an ullus unquam aptius ac felicius uno Epicteto qui hanc partem optimè executus est, necverbis modo, quod plerique omnes faciunt, sed vita quoque; sua, nobis bene vivendi, id est ut Natura parens prasstantissima jubet, viam ostendit ac patefecit. Tam recte enim et commode de humanis, tam vere ac pie de divinis locutus est, ut neminem ad christianae religionis certissimam veritatem magis credam accessisse. Hujus viri Enchiridion (sic enim inscribitur) Angelus Politianus, homo eruditissimus olim iu latinam linguam converterat, quanquam fidelis codicis copia, ut ipse quoque testatur destitutus. Multajtaque partim sua, partini de Simplicii commentario sumpta adjecerat, pleraque reliquerat. Nos itaque mensibus superioribus Simplicium, qui doctissime Epictetum interpretatus est, in .latinum vertimus loca qux a Politiano prastermissa fuerunt reposuimus; quae adjecerat detraximus et quas de Simplicio mutuatus fuerat, suis locis restituimus idque, emendati exemplaris fide adjuti efficimus. »