avec la même division de chapitres, les mêmes titres, mais des corrections aux passages qui avaient été altérés; et Politien restait ainsi encore le maître de la traduction latine du Manuel. Ce qu’il y a de plus curieux, ’c’est que les érudits français qui vont reprendre le texte de Bâle après 1531, et qui par conséquent jouiront d’un texte à peu près exact, ne craindront pas de joindre encore à leurs éditions la traduction de Politien et,.cette fois, sans même en avertir le public par une préface quelconque.
Nous trouvons, en effet, édités à Paris en 1540 (1) par un certain Neobarius, deux petits opuscules, l’un contenant le texte grec du Manuel, d’après l’édition de Bâle, l’autre ce même texte grec mais joint à la traduction latine de Politien et à la lettre à Laurent de Médicis.
Puis, en 1552, une deuxième édition du même genre est publiée par un professeur de grec Tusanus ou Toussaint, disciple de Budé, ami d’Érasme, maître de Turnèbe et d’Henri Estienne, auquel François Ier avait confié une chaire de grec, sans doute vers 1530. Cette première édition ne fait que reproduire le texte grec de Neobarius, puis, en 1567, l’auteur la reprend en y joignant la version de Politien (2).
En Allemagne, le fait nous apparaît bien plus frappant encore. La version de Politien est encore publiée par l’humaniste Jacobus Scheggius (3), si toutefois l’on peut appeler humaniste ce médecin philosophe qui, au lieu d’exercer la médecine, s’essaya à redonner quelque vogue à la dialectique
(1) Cf. ’EYXstpîStov ’Emx-riÎTou mille in locis castigatum. (Parisiis per Conrad. Neobarium, 1540, in-40.) B. N., R. 5890.
Epicteti Stoici Enchiridion e grseco interpretatum ab Angelo Politiano. (Parisiis per Conradum Neobarium, in-40, 1540.) B. N., R. 5891.
(2) ’Ey^eipéSiov ’E?ctxT7)Tou multis in locis a Jacobo Tusano. (Parisiis 1552, in-4o.)
Enchiridion Epicteton multis in locis castigatum (a Tusano) cum lat. vers. Politiani. (Parisiis 1567.)
(3) « Arriani Nicomediensis de Epicteti philosophi, prxceptoris sui, dissertationibus libri IV, saluberrimis, ac philosophica gravitate egregie conditis, praeceptis atque sententiis referti, nunc quam primum in lucem editi [Jacobo Scheggio medico physico Tubingensi, interprete]. »
« Accessit Epicteti Enchiridion, Angelo Politiano interprete, grœca etiam latinis