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Le commentateur procède quelque peu à la manière de Simplicius. Des notes suivent chaque, chapitre. Il donne, ou bien une idée d’ensemble, ou bien il insiste sur ce qui lui paraît l’idée capitale, ou bien encore il prend une expression, un précepte qui l’a frappé et qui éveille immédiatement en lui des préceptes de l’Évangile ou des Livres saints, ou parfois même une citation profane. Au chapitre premier, il annote le texte « neminem culpabis »; il lui revient aussitôt à l’esprit que le Christ ordonna de tendre l’autre joue à celui qui en frappait une. « inimicum non habebis ». Il rappelle que c’est une question de foi d’attribuer à Dieu seul tout ce qui arrive (1).

Au chapitre II, c’est encore le commentaire chrétien du passage « si vero et haec volueris et principatum gerere et locuples fieris forsan quidem neque haec ipsa consequeris » ; il est impossible de servir deux maîtres, Dieu et Mammon ; ou bien les mots mêmes de saint Paul « Ceux qui veulent être riches tombent en tentation et dans les pièges du démon (2). »

Au chapitre III, à propos des maux qu’il ne faut point craindre, il rappelle que le Christ requiert de ses disciples qu’ils se renoncent, qu’ils soient prêts à toute heure à offrir leur corps à la mort, à souffrir l’ignominie pour la vérité et la justice. Il reprend les vertus stoïciennes, sous forme chrétienne, et donne par cela même quelque raideur aux vertus chrétiennes. Ainsi, au chapitre III, Épictète nous recommande, si nous aimons un pot de terre, de nous dire « J’aime un pot de terre », si nous embrassons.nos enfants, notre femme, « que c’est un être humain » que nous embrassons, et ainsi, nous ne serons point troublés de leur mort. Naogeorgius pense de mêmei Il n’est

(1) Op. cit. : « Quod autem ad fidem attinet, scias omnia tua esse in manu Dei. quicquid igitur tibi acciderit, non hominum potestate, aut vi vel casu, vel consilio, sed Dei jussu, concilioque, pariter sua erga te benevolentia sit. »

(2) Ibid. « Quemadmodum Christus Dominus noster dicit Neminem posse duobus servire dofninis, nec quemque Deo posse servire Deo et Mammons, ita Epictetus negat interna simûl et externa pari coli posse et appeti studio. » Et plus loin : « Quoque Paulus ad Timotheum (prima 6) Qui volunt (inquit) divites fieri, incidunt in tentationem et in laqueum diaboli (p. 19). »