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Page:Rivaudeau - La doctrine d’Epictète stoïcien.djvu/78

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ment : « Et quand. on se veut lier, il s’y faut prendre légitimement et en lien permis. » Ce lien permis, c’est le mariage, que nous ne trouvons pas exprimé dans Politien. Or, ajoute Rivaudeau, « l’interprète l’entend ainsi que si nous sommes contraints de coucher avec les femmes, il s’y faut prendre légitimement. Mais quoy, peut-on jamais légitimement paillarder ? » Et dans le même ordre d’idées, Rivaudeau avait encore, au chapitre 9, reproché à Politien une traduction trop large, lorsqu’il avait écrit « Si malum habeas vim bonam invenies ut ad voluptatem continentiam », ce que lui il exprimait en français, avec infiniment plus de précision « S’il se présente une beauté d’homme ou de femme, les forces dont tu te dois défendre sont en la continence. »

Ses remarques sur le sens propre des mots sont plus intéressantes elles témoignent d’une connaissance assez approfondie de la langue grecque. Politien lui était-il inférieur sur ce point, comme les critiques de Rivaudeau le laisseraient à croire ? Là encore, nous ne pouvons faire que des conjectures, car nous n’avons point entre les mains le manuscrit dont s’est servi Politien. Quelquefois, pourtant, les critiques du philologue semblent fondées, et il est possible que Politien philosophe ait négligé d’avoir l’exactitude d’un grammairien.

Pourquoi au chapitre XXIII, lorsque le texte fait marcher de pair deux diminutifs, «ojj.a-nu et xtïjcts’.Sïw. Politien traduit-il l’un par corpori, l’autre par glorioloe ? Mais il y a parfois faute plus grave, il y a contre-sens, c’est-à-dire faute contre le bon sens, et Politien aurait pu l’éviter, même avec un texte inexact. Au chapitre XXII, ce passage avait été bien compris par Rivaudeau « Mais quoy ? disent-ils, la patrie. demourra sans secours au moins de ma part ? Quel secours me dites-vous ? est-ce qu’elle n’aura point de porches ou d’estuves ? Car elle n’a pas des souliers des armuriers ou des armes du cordonnier. » Politien avait entendu tout le contraire « Neque enim calceos habet per cerdonem neque arma per fabrum. » Et Rivaudeau de s’écrier « Mais je ne sai ou le traducteur a si fort resvé quand il a mis des souliers du ravodeur et des armes de l’armurier. Car c’est