Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/208

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mettras les entrailles sur ton sein, tu feindras de tomber et tu crieras: Au secours, mes enfants, je me meurs, un bœuf m’a frappée; ton fils accourra, tu lui perceras l’oreille pour le reconnaître. Quand ils reviendront de la chasse, regarde leurs oreilles, donne à ton fils du pain de froment, et du pain de son au fils de ta jumelle.» Tout arriva de la sorte. Un jour, ils prenaient leur repas; quand ils mangeaient leur dernière bouchée, Moh’amed dit à Ali: «O mon frère, pour l’amour de Dieu, allons jeter cette dernière bouchée de pain dans la fontaine.» — « Allons,» répondit Ali. Ils arrivent à la fontaine et jettent dans l’eau leur bouchée de pain; le pain d’Ali descendit au fond; celui de Moh’amed surnagea: «O mon frère, dit Moh’amed, c’est ainsi que ce pain surnage dans mon estomac, le tien au contraire descend ; moi, je quitterai ce pays.» — «Pourquoi, ô mon frère, partir ainsi?» — «Parce que notre mère ne nous traite pas également.» Alors ils se mirent à pleurer: «Comment ferons-nous, ô mon frère?» demanda Ali." Plantons un jeune figuier, répondit Moh’amed, s’il se dessèche, tu sauras que je suis mort; s’il