Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/209

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verdit, tu sauras que je vis encore; si le feuillage vient à tomber, tu sauras que je suis sur le point de mourir.» Et chacun partit de son côte."Adieu, Ali.» — "Adieu, Moh’amed.» Moh’umed prit son faucon, son lévrier et son cheval. Il arriva à une fontaine où il s’arrêta pour se reposer. Alors vint la fille du roi portant un plat de couscous et un quartier de bœuf: "O jeune fille, lui dit Moh’amed, donne-moi deux cuillerées de couscous et un morceau de viande.» Elle lui répondit. «O malheureux étranger, sache qu’il y a un serpent dans cette fontaine, je lui apporte ce plat de couscous et ce quartier de viande; si je t’en donne une partie, il ne sera pas rassasié, il cessera de nous fournir de l’eau il me mangera.» Moh’amed reprit: «Dépose ici ce couscous et ce quartier de viande.» Au même instant, le serpent leva la tête. Moh’amed lui déchargea un coup de sabre, la tète bondit au loin: "Ce n’est pas là ma tête,» dit le serpent. Une seconde apparut, elle bondit au loin; il leva la troisième, elle bondit au loin; il leva la quatrième dont la bouche écumait, elle bondit au loin; la cinquième écumait aussi,