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qu’il doive forger et battre icy, à Chambéry les espèces de monnaies icy dessus dessignées, que sont des tallars et demi-tallars, pièces d’un gros avec quelque peu de quarts, lequelles espèces de monnoies seront, tant en poids, comme en loy, selon les mêmes ordonnances de la fabrique d’Aouste, et cecy jusques que autrement lui soit ordonné[1].

Ainsi, pas plus que celle de Bourg, la monnaie de Chambéry n’eut de coin en propre pour la frappe de ses premiers quarts ; l’identité de ceux qu’elle émit, sauf pourtant la légende du revers, avec les quarts d’Aoste, est nettement établie. Du 17 octobre 1559 au 30 décembre 1561, on frappa, à la monnaie de Chambéry, 9470 marcs de quarts. Là doivent se borner nos constatations ; car vouloir préciser en vertu de quelle ordonnance nos quarts ont vu le jour, serait témérité de notre part. Les pièces d’un quart, les quatre valant un gros, par la dite ordonnance du 25 janvier 1560, conforme à celle d’Aouste, sont à 1 denier, 9 grains en loy, et en poys, à 220 pièces au marc, de remède, en loy, 2 grains, et en poys 6 pièces, et de seigneuriage, 6 quarts. — Et depuis par l’autre ordonnance du 26 mars 1561, a été permis aux ministres des monnoyes de Chambéry et Bourg de battre des quarts, à 1 denier, 6 grains en loy, et en poys 19 sols, 8 deniers, faisant 236 pièces pour marc, avec les droits compris et précédentes ordonnances. Deux ordonnances, prescrivant la frappe de quarts différents, se suivent donc à quatorze mois d’intervalle. Des émissions ont eu lieu aux conditions déterminées par l’une et par l’autre ; à quel groupe rattacher les précédentes ? nous avouons l’ignorer. Si l’usure, et, sans doute aussi, la fraude n’avaient pas altéré le poids primitif de ces pièces, nous aurions pu tenter la démonstration, en prenant la taille pour base ; mais le faire en l’état, n’aboutirait qu’à une conclusion fort incertaine.

Le monnayage était déjà en pleine activité, à Chambéry, vers le milieu du XIIe siècle ; nous en trouvons la preuve dans un compte du châtelain de Montmélian, de juin 1263 à juin 1264 ; — redit computum… CC. L libris receptis de monetariis scudentibus monetam apud Chamberiacum con-

  1. Duboin, XX, p. 1093.