pareiller en toute diligence de Portsmouth, & d’aller au devant de cette flotte, de favoriser de tout son pouvoir sa rentrée, & de n’engager le combat que pour sa défense.
On fit en même temps paffer des avis à la flotte pour la prévenir du danger qui la menaçoit, avec ordre de tenir le large, jusqu’à ce que Keppel l’eût jointe, ou eût assuré son passage.
Je fis passer ces avis au Ministre & à Brest par des couriers diligens. Ils furent rendus en même temps à M. le Comte d’Orvilliers, au moyen des bâtimens qu’on tenoit préparés à cet effet.
Keppel appareilla de Portsmouth, le 10 Juillet, avec vingt-cinq vaisseaux de ligne ; trois le joignirent à son passage devant Plimouth, ce qui rendit son escadre forte de vingt-huit vaisseaux.
Je le suivis ; & le 19 seulement, je le quittai de vue, pour m’élever dans l’Ouest, à la rencontre de l’armée françoise. Le 21, me trouvant dans la latitude 49 degrés 50 minutes à environ 30 lieues dans l’Ouest des Sorlingues, je reconnus l’armée du Roi. Ne pouvant approcher de l’Amiral, à cause du gros temps qui m’avoit endommagé, je remis mes paquets à une frégate. Le vent souffla avec tant de violence