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Le Vingtième Siècle

jadis fermées se sont ouvertes. C’est un progrès immense, bien que certaines femmes à l’esprit réactionnaire, et justement Mme Philox Lorris est du nombre, prétendent y avoir perdu. Mais, hélas ! toutes les carrières libérales, si encombrées déjà lorsque les hommes seuls pouvaient s’y lancer, le sont bien davantage maintenant que les femmes peuvent être notairesses, avocates, doctoresses, ingénieures, etc. Grâce aux vigoureuses campagnes menées par les cheffesses du parti féminin, nous avons maintenant des mairesses et même quelques sous-préfètes, et l’on vient de voir dans le dernier cabinet une ministresse ! On le voit, une des carrières les plus belles et les plus productives en bénéfices, celle qui nourrit le mieux son homme, comme on disait autrefois, nourrit aussi la femme — l’industrie politique, petite et grande, côté opposition ou côté gouvernement, compte déjà de nombreuses notabilités féminines.


Ce sont des savants vieillis dans les laboratoires.

La femme travaille donc à côté de l’homme, comme l’homme, autant que l’homme, au bureau, au magasin, à l’usine, à la Bourse !… Par ce temps d’industrialisme et d’électrisme, quand la vie est devenue si déplorablement coûteuse, tous, hommes et femmes, s’occupent fiévreusement d’affaires. La femme qui ne trouve pas l’emploi de ses facultés dans l’industrie de son mari doit se créer à côté une autre industrie ; elle ouvre un magasin, fonde un journal ou une banque, se démène et se surmène comme lui à travers la grande bataille des intérêts, au milieu des concurrences surexcitées.

Que deviennent le ménage intérieur et les enfants dans ce tourbillon ? Les soucis du ménage sont allégés considérablement par les compagnies d’alimentation qui nourrissent les familles par abonnement ; pour le reste,

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