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Le Vingtième Siècle

à-dire les plus illustres parmi les illustres de nos académiciens et académiciennes.

Le journaliste le plus considérable, celui dont les rois et les présidents sollicitent la protection ou la bienveillance en montant sur le trône, le rédacteur en chef de l’Époque, M. Hector Piquefol, qui vient de se battre en duel avec l’archiduc héritier de Danubie, à cause de certains articles où il le morigénait vertement sur sa conduite, — et qui traite en ce moment avec le conseil des ministres récalcitrant du royaume de Bulgarie, pour le mariage du jeune prince royal.

L’honorable Mlle Coupard, de la Sarthe, sénatrice.

L’éminente Mlle la doctoresse Bardoz.

Un groupe nombreux d’anciens présidents de républiques sud-américaines et des îles, retirés après fortune faite, parmi lesquels Son Excellence le général Ménélas, qui abdiqua le fauteuil d’une république des Antilles après avoir réalisé tous les fonds d’un emprunt d’État émis en Europe. Le bon général, dans la haute estime qu’il professe pour notre pays, n’a pas voulu manger ses revenus ailleurs qu’à Paris.

Quelques monarques de différentes provenances, en retraite volontaire ou forcée.

Quelques milliardaires internationaux : MM. Jéroboam Dupont, de Chicago ; Antoine Gobson, de Melbourne ; Célestin Caillod, de Genève, le richissime propriétaire de quelques principautés gérées encore par des rois et princes devenus simplement ses employés et appointés suivant leur rang et l’illustration de leur famille, etc., etc.

M. Jacques Loizel, un des représentants de la nouvelle féodalité financière et industrielle, l’aventureux business-man qui, après avoir eu, en quelques affaires montées avec la fougue de sa jeunesse, 800,000 actionnaires ruinés sous lui, — mais lui avec, — fit preuve, lors de son retour aux grandes affaires, — après qu’il eut purgé en un voyage à l’étranger quelques petites condamnations, et laissé refroidir son ardeur trop imprudente, — d’un si lumineux génie pour l’organisation et le maniement des syndicats sur les matières premières, qu’il récupéra pour lui seul en quelques années les millions perdus dans les spéculations trop audacieusement mal conçues de sa première jeunesse.

Le grand socialiste Évariste Fagard, le Jean de Leyde de Roubaix lors du grand essai de socialisme de 1922, revenu à de plus saines idées après fortune faite dans le grand bouleversement, et qui vit aujourd’hui de