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LE SURVEILLANT DU DÉPUTÉ.
LE SURVEILLANT DU DÉPUTÉ.


XI


Les agréments du métier de député. Le comité de surveillance. — Une demande en mariage à l’audience.


Pendant une semaine, Hélène dîna ou dansa en ville tous les soirs avec la famille Ponto. Son succès au barreau en avait fait une étoile du monde parisien. Les invitations pleuvaient à l’hôtel Ponto. Il arriva jusqu’à des bouquets à l’adresse de la jeune fille, poétiques hommages envoyés par des admirateurs anonymes.

La jeune fille, assez ennuyée, ne pouvait se soustraire à ces petites corvées de salon. Il fallut aller dîner en cérémonie chez le député Rouquayrol, l’aimable représentant de la Plaine Saint-Denis.

« Il n’est pas mauvais, ma chère pupille, quand on se destine au barreau, qui touche de si près à la politique, de conserver de bonnes relations avec Rouquayrol, répondit le banquier aux objections de la jeune avocate ; c’est un homme aimable !

— Quand son comité de surveillance le lui permet ?

— Il ne l’aura pas toujours !

— Comment ! il renoncerait à représenter la plaine Saint-Denis ?

— Vous n’entendez encore rien à la politique ! En ce moment Rouquayrol est de l’opposition, il reste d’accord avec ses électeurs et avec son farouche et incorruptible comité de surveillance ; mais dès que ses électeurs l’auront porté au gouvernement, ce qui ne tardera pas, il enverra certaine-