de cachot, de barreaux de fer, de lourdes chaînes cliquetantes et de paille humide, bref tout l’arsenal, des vieux contes de Barbe-Bleue.
Mlle Malicorne donna l’ordre à son mécanicien de mettre le cap sur le sud.
« Maison de retraite de Melun ? demanda le mécanicien.
— Oui », répondit. Mlle Malicorne.
Le mécanicien connaissait le chemin. Que de fois déjà il avait conduit l’éminente avocate, chez des clients en villégiature à l’établissement !
La maison de retraite de Melun est située à cinq kilomètres de la ville, dans un site délicieux, sur les bords de la Seine ; elle s’annonce de loin au touriste et au philanthrope en tournée, par un élégant belvédère élevé d’une vingtaine de mètres au-dessus d’un pavillon central, bâti à l’italienne, avec une ravissante colonnade d’où l’on embrasse toute la vue des jardins.
Quand les visiteuses débarquèrent devant le chalet du concierge, ce fonctionnaire était occupé à trier les lettres et les journaux de ses pensionnaires et à les distribuer sur des plateaux étiquetés : quartier du Labyrinthe, quartier du Boulingrin, serre, orangerie, lac, etc.
« M. Jupille ? demanda Mlle Malicorne.
— C’est ici, répondit le concierge.
— Veuillez lui faire parvenir ces cartes et remettre en même temps celles-ci à M. le Directeur.
— Je ne sais si M. Jupille est revenu de la promenade, dit le concierge