Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/201

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— Je n’en doute pas !

Professeur. Classe de gouvernement.
Professeur. Classe de gouvernement.

— Toutes les mères, maintenant, veulent faire de leurs filles des sous-préfètes, reprit le directeur ; jadis on en faisait des maîtresses de piano, maintenant ce sont des journalistes ou des aspirantes députées. Tout le monde veut faire de la politique, on encombre la carrière !

— Je vous amène pourtant une élève de plus, j’espère qu’en considération de notre vieille amitié, vous voudrez bien la faire passer par-dessus les ennuyeuses formalités d’admission…

— Trop heureux, madame, de vous être agréable. Mademoiselle entrera de suite en première année ; au risque de m’attirer le reproche de favoritisme, je la dispense du cours préparatoire…

— Merci… je vous la laisse. Je suis attendue au comité féminin, je me sauve. »

Et Mme Ponto, toujours pressée, s’esquiva rapidement après une poignée de main à Hélène et au directeur.

Le professeur d’éreintement.
Le professeur d’éreintement.

Aussitôt après le départ de Mme Ponto, le vétéran du parlementarisme sonna un garçon de service qui conduisit Hélène à la salle d’études de la première année avec un mot pour le professeur.

Dans une grande salle divisée en deux parties par une allée entre les rangées de pupitres, une soixantaine d’élèves des deux sexes étaient réunis, les élèves masculins à droite et les élèves féminins à gauche. Au fond se dressait, sur une estrade, la chaire du professeur.

On était au milieu d’une leçon, Hélène fut conduite à un pupitre libre et le garçon lui donna les quelques livres nécessaires à ses premières études, c’est-à-dire un précis