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VI


La rédaction de « l’Époque ». — Un romancier à l’heure. Le roman annoncier. Débuts d’Hélène comme chroniqueuse mondaine. — Une pantomime militaire pour l’Odéon. — Quatre provocations !


À la salle d’armes.
À la salle d’armes.

Hélène avait un fort mal de tête. La séance de l’Académie, les théories de M. Félicien Cadoul, la fusillade, la déroute des Touaregs et la blessure du correspondant, tant de choses pour une seule après-midi, c’était trop ! Et après toutes ces émotions, il lui fallait encore débuter dans le journalisme et rédiger son premier article.

C’était dur ! Les femmes d’Abd-el-Razibus lui avaient fait oublier les élégantes Parisiennes de l’Académie.

Hector Piquefol s’aperçut de son trouble.

« Je comprends, dit-il, le spectacle émouvant auquel vous venez d’assister vous a un peu brouillé les idées… Remettez-vous, relisez tranquillement vos notes… faites un article court, le combat de tout à l’heure va nous fournir un bon morceau de copie… Nous paraissons dans une demi-heure, votre article ne passera qu’après la chronique et l’affaire de Biskra, vous avez le temps… »

Hélène se mit à l’œuvre. Avec ses notes et celles de Mme Ponto, elle réussit à broder un article suffisamment intéressant. Mme Ponto lui avait fourni toutes les médisances du jour, tous les cancans en circulation sur les élégantes en vue ; pour abréger autant que possible sa besogne personnelle, elle fit entrer toutes ces médisances dans son article et le livra sans même le relire à son rédacteur en chef.

« Oh ! oh !… oh !…, fit Hector Piquefol en parcourant le manuscrit.

— Est-ce que c’est mal ? demanda Hélène anxieuse.

— Non, c’est un peu… un peu indiscret, parfois…