Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/488

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la porte lorsqu’un clapotis le long de l’île, sur la droite de la maison, attira son attention. Il courut a une fenêtre et aperçut à peu de distance quelques longues pirogues manœuvrées chacune par une douzaine d’ombres noires.

« Tout le monde sur le pont ! cria le capitaine d’une voix tonnante, aux armes ! »

Les naufragés bondirent hors de leurs hamacs. Philippe et les matelots furent en une minute réunis au rez-de-chaussée. Le capitaine distribua vivement des fusils et des sabres…

« Qu’est-ce donc ? demanda Philippe, qu’est-ce qu’il y a ? On ne peut donc plus dormir dans notre île si gentille et si tranquille ?

ON NOUS LA VOLE, NOTRE ÎLE !
ON NOUS LA VOLE, NOTRE ÎLE !

— Il y a qu’on nous la vole, notre île ! répondit le capitaine.

— On nous la vole ?

— Oui ! tenez, regardez, voyez-vous ces pirogues ? sentez-vous le roulis ?

— Oui, eh bien ?

— Eh bien, nous sentons le roulis parce que nous marchons et nous marchons parce que ces pirogues nous remorquent…

— Nos ancres ?

— Perdues ! Allons, mous y sommes ? tout le monde est armé ? Bien, nous allons opérer une sortie. En avant ! »

Le capitaine ouvrit brusquement la porte et les naufragés se précipitèrent dans le jardin en poussant de grands cris. D’autres cris leur répon-