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BABEUF ET BARRAS. 283

acceptant ; le second, désigné par son rôle au 13 vendémiaire, élu en haine des royalistes par les thermidoriens, était un jouisseur, intrigant et peu embarrassé de scrupules. L’honnête La Revellière avait été si dégoûté par l’élection de Barras qu’il voulait d’abord refuser de siéger au Directoire à côté d’un collègue si décrié, et qu’il jugeait capable de toutes les trahisons. Il n’avait cédé qu’aux instances de ses amis Daunou et André Thouin, qui se trouvaient, au reste, d’accord pour penser que la nomination de Barras était « un grand malheur ». Aussi, les dissentiments ne tardèrent-ils pas à éclater entre les cinq directeurs.

C’est ce faible gouvernement qui avait à défendre la légalité et l’ordrg social contre la conspiration babouviste.

Hippolyte Carnot, dans ses Mémoires sur son père déclare que le Directoire, gêné par la loi d’amnistie menacé à la fois par les émigrés et par les jacobins, « eût infailliblement succombé, sans l’arrestation de Babeuf et de ses complices ; que la chose publique courut alors un danger que peu de personnes ont apprécié ». Or, le danger venait surtout de la complicité probable de Barras avec les conspirateurs. « Buonaroti, dit Carnot 2 ; affirme que Barras offrit ses services à la conspiration. » Cette affirmation est confirmée par des preuves nombreuses, d’abord par les rapports de police. Le policier qui signe ~t’maHo ! écrit au ministre de la Police générale « Je suis persuadé que Barras trahit, qu’il a des entrevues avec 1. T. II, p. 35 et suiv.

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