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LES DEUX COURONNES DE HENRI III. 47 7 « 1.

a tienn l expression non équivoque de ses sentiments hostiles, il venait de perdre le trône de Pologne. Après la fuite de leur roi, les Polonais, assemblés à Varsovie, lui avaient écrit, le J septembre 1574, pour le sommer de revenir en Pologne avant le 12 mai de l’année suivante, époque à laquelle devait se réunir la Diète de Stezicza. Si le roi n’était pas de retour à la date fixée, les Polonais, s’estimaient libres de procéder à une nouvelle élection. Henri répondit qu’il ne pouvait abandonner la France ; mais qu’il enverrait en Pologne « quelques personnes des plus distinguées de son État capables par leur prudence de tenir sa place a. En effet après le sacre et le mariage avec Louise de Lorraine, le roi se décida à expédier en Pologne le maréchal de Bellegarde, en demi-disgrâce depuis l’échec retentissant du siège de Livron, et le sieur de Pibrac, exfavori. La diplomatie n’était plus pour le roi qu’un moyen de se débarrasser de ceux de ses courtisans qui avaient cessé de plaire. Bellegarde, au reste, comprit bien l’intention du maitre ; et, au lieu d’aller en Pologne, il alla tranquillement demander l’hospitalité au duc de Savoie, qui lui avait de grandes obligations. Quant à Pibrac, il ne se mit en route qu’au commencement d’avril 187S. Son voyage ne s’accomplit pas sans incidents. Le bruit s’étant répandu qu’il était porteur de 200000 écus, il fut attaqué par des voleurs à une demi-lieue de Montbéliard, perdit son argenterie et ses bagages. Plusieurs de ses gens furent tués et il courut lui-même risque de la vie. Relâché par les brigands, il traversa Baie, la Souabe, la Franconie, la Bavière, la Bohême, là Silésie, et atteignit enfin, à Pozna, la frontière polonaise. Mais il était