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48 HISTOIRE.

trop tard. La diète s’était déjà dissoute et le Sénat rie prit pas au sérieux les ordres de Henri. La faction nationale et le parti autrichien s’accordaient pour demander sa déposition. Malgré les efforts de l’archevêque de Gnesne, Jacques Uschanski, et du comte de Tenchin, la diète de Stezicza avait voté, le 15 juillet, un décret portant que, « puisque Sa Majesté ne s’était point rendue en Pologne au jour marqué par la diète tenue à Varsovie l’année précédente, le Sénat et la noblesse se libéraient du serment de fidélité qu’ils lui avaient prêté, déclaraient Henri déchu de la couronne de Pologne et le royaume vacant, de même que si le roi était mort s. Tout ce qu’avait pu faire Jacques de Faye, sieur d’Espesses, chargé d’affaires de France en Pologne, avait été de faire reculer l’élection du nouveau roi à la diète suivante. Quand Pibrac arriva, la déposition était prononcée depuis trois jours. Il vit promptement que la résolution des Polonais était définitive. Le nom français était devenu un objet d’aversion et de mépris. Pibrac reprit la route de France, sans attendre même la nouvelle élection.

Le 1er décembre, la diète se réunit à Varsovie, et, après bien des contestations, l’archevêque de Gnesne, grand chancelier, à la tête de la plupart des sénateurs, proclama roi l’empereur Maximilien (1S décembre). En même temps, une autre faction déférait la couronne à la princesse Anne, sœur du dernier des Jagellons, à condition qu’elle épouserait Étienne Bathory, prince de Transylvanie. La guerre civile semblait sur le point d’éclater. Maximilien perdit du temps, posa des conditions, voulut transporter ses droits à son fils l’archiduc Ernest et lui faire épouser la princesse Anne. Étienne Bathory montra plus de résolution.