jouissance convoitée. Il attend donc l’occasion
favorable à ses desseins ; au lieu de corriger et
de châtier l’enfant pour ses fautes, il le comble
des cadeaux les plus gracieux, des distinctions
les plus honorables. L’amoureux enfant, heureux
d’être bien traité, sourit aux attentions de
son maître et s’en montre reconnaissant. Celui-ci
profite de ses dispositions ; un jour il l’attend
au passage, l’embrasse, le presse sur son sein ;
plus agile qu’un faucon, plus prompte qu’un
éclair, sa main court avidement sur les parties
les plus secrètes de son corps qu’elle dépouille.
L’enfant se détourna un peu d’un air de courroux dédaigneux ; mais c’était une de ces résistances provocantes qui ne font que raviver le désir et assaisonner la volupté. Alcibiade ne se montrait pas rebelle et laissait le maître caresser à son aise le fruit délicat et velouté des bienheureuses et célestes pommes ; celui-ci donc visitait d’une main fébrile ce séjour du paradis, et, dans les vaines extases d’un désir inassouvi, il concevait au contact de la douce entrée toute la félicité des bienheureux. Ce jeu plaisant, ce charmant prélude, dura jusqu’à ce que des