Vous auez tant pleuré la mort de vos maris,
Ores il faut changer vos triſtes pleurs en ris,
Vous aurez un eſpoux de voſtre parentage,
Beau, gracieux, & dous, ieune, gaillard, & ſage :
Le voulez-vous pas bien ?
Ie veus ce qui vous plaiſt,
Mon pere, mais ie crains.
Ha ie ſçay bien que c’eſt,
Sarra, ne craignez point, nous leur venons de dire :
Mais pourtãt mon Neueu vous ayme & vous deſire,
Et puis ce ieune fils qui est auecques luy
Promet de le garder & de mal & d’ennuy.
Dieu veuille qu’ainſi ſoit.
Aprochez-vous m’amie,
Ça donnez-moy la main, venez, que ie vous lie
D’vn neu perpetuel.
He ie suis tant lié
Meſmes auparavant que d’eſtre marié :
De ſes crépez cheueux une blonde cordelle
Lie & ſerre mon cueur pour tout iamais à elle ;
Mais nonobſtant cela, ie luy iure la foy
De l’honorer touſiours & l’aimer plus que moy.
Ie vous promets la foy que vos graces demandent,