Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


V


Un jour Mme Daneele trouva Wilhelmine tout en larmes. Elle s’était jetée sur son lit et pleurait, la tête dans l’oreiller. Ses cheveux dénoués couraient en ruisseaux noirs…

— Qu’as-tu ?

— Rien… Laisse-moi…

Mot des douleurs morales, comme des souffrances physiques, craignant qu’on approche de leur mal, qu’on touche à leur plaie, même pour la guérir. Mais les mains des mères ont des remèdes, comme si, avec les layettes mortes, elles avaient fait de la charpie dont, toute la vie, elles pansent en silence leurs enfants.

Wilhelmine était une nature sensitive, ardente. Dans ce manège de causeries et de rencontres avec Hans, que les mères favorisaient, il était naturel