Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/166

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mense… Non ! elle ne congédierait pas Ursula, le lendemain. Elle fermerait les yeux, pour l’instant… Elle ne reprocherait rien à son fils… Elle le laisserait prendre l’habitude du baiser et de la volupté, puisque c’est le seul moyen de le sauver du cloître, de le conserver à elle et pour elle. Le hasard a tout arrangé. Il ne faut pas contrarier le hasard. Il fut mieux avisé qu’elle. Car c’était naïf de croire qu’il suffirait de Wilhelmine et du lys froid de son amour. Ursula, ç’avait été la rose mûre, la fleur de sensualité dont la senteur enivre comme si on mourait un peu, de trop d’extase ! Celle-ci lui aura donné le goût de la vie, le goût du jardin de la vie, maintenant qu’il connaît la rose mûre, la rose secrète de la chair !