Aller au contenu

Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/167

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


V


Le lendemain matin, Mme Cadzand descendit, pleine de trouble. Dans la salle à manger, Ursula circulait, rangeait, calme et souriante, les joues seulement un peu plus roses, la marche seulement un peu plus alanguie, et comme alourdie d’un poids de bonheur. Une allégresse émanait d’elle, et des cuivres de victoire vibraient en ses cheveux blonds. Surtout lorsque Hans descendit à son tour, pâle comme d’habitude, avec, dans ses cheveux tumultueux, le froissement d’un pli qu’ils n’avaient pas. Mme Cadzand les épia. Ursula, à la dérobée, jetait des regards de conquête vers lui, l’assaillait de ses yeux de proie. Et Hans, installé à table pour déjeuner, se détournait, se contournait, l’air contraint, l’air de se dé-