Aller au contenu

Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


IV


Aussi la dévotion de Hans était contagieuse. Il apporta un zèle d’apostolat à faire honorer Dieu dans la maison de sa mère, avec la même assiduité qu’au collège. Il était seulement demi-pensionnaire, c’est-à-dire qu’il rentrait, le soir, à sept heures, soupait et couchait chez lui. Il amena Mme Cadzand à parer les chambres d’images religieuses comme dans un presbytère. Elle aussi était pieuse autrefois, mais s’était un peu déprise de Dieu après le grand malheur de son veuvage. Y a-t-il un Dieu, un Dieu réellement bon, qui accomplisse de tels desseins ? Dieu jaloux ! Est-ce l’offenser que d’être heureux ? Pourtant aimer aide à croire. Et comment croire si on ne peut plus aimer ? Quand on pleure, on ne voit plus le ciel.