Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/72

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deuil qui l’avait presque fait douter de Dieu, avait pris cette habitude de la messe quotidienne, mais plutôt afin de sortir avec son fils, de se trouver un peu plus avec lui, car, sitôt le retour, il s’enfermait des journées entières dans la grande chambre du premier étage où l’on fêtait jadis les jolis mois de Marie. La cheminée avait encore un aspect de reposoir, et les fleurs s’y renouvelaient devant la statue de la Vierge, toujours fraîches, comme sur une tombe neuve. C’est là que Hans s’était installé pour travailler, devant une grande table encombrée de livres, de paperasses.

Durant les quelques mois écoulés depuis sa sortie du collège, il avait cherché à se créer des occupations, des travaux qui fussent de piété en même temps que d’érudition. Il préparait une étude sur les béguinages flamands ; il en avait étudié l’histoire, dès leur lointaine création par sainte Béga, sœur de Pépin, fondatrice de l’ordre ; surtout sur le béguinage de Bruges, dont l’enclos subsistait. Hans