Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/76

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dessus toute chose. Mais viendrait-elle, et d’où ?

La mère y songeait, sans avoir besoin de chercher loin, car une de ses plus anciennes amies, Mme Daneele, venait précisément de reprendre chez elle sa fille unique, la petite Wilhelmine, qui avait terminé son éducation au couvent de la Visitation. Il est loin, le temps où Mme Cadzand, jalousement, méditait de toujours vivre avec son fils, qu’il ne se marierait pas, se dévouerait tout à elle, serait l’assidu compagnon de sa vieillesse. C’était un rêve égoïste dont elle avait été punie. Maintenant il songeait à l’abandonner tout à fait, à la quitter pour la vie religieuse. Du moins il y avait une solution intermédiaire. Elle n’en était plus au point de seulement s’en accommoder, mais de la désirer fervemment, comme une issue suffisante et encore délicieuse. Oui ! qu’il se mariât ! Elle le conservait un peu. Elle le gardait, même à travers ce partage. Dieu, au contraire, le lui aurait pris tout entier. C’était le pire :