représentaient toujours (Teniers et Breughel, par exemple) un vieil anachorète dans une grotte, assiégé par des bestioles chaotiques, des grenouilles à face humaine, d’inquiétants oiseaux dont le bec s’effeuille en pétales, formes fiévreuses où s’incarnent les démons.
Les femmes aussi semblaient à Baudelaire des incarnations de l’esprit du mal, n’ayant d’autre empire qu’à cause de notre originelle perversité, puisque la joie en amour, déclarait-il, provient de la conscience de faire le mal.
Pour le reste, il les trouvait médiocres vraiment : « J’ai toujours été étonné, dit-il dans son journal, qu’on laissât les femmes entrer dans les églises. Quelle conversation peuvent-elles avoir avec Dieu ? »
Cependant si la femme est amère et vaine, pourquoi l’aimer ? Voici : car toute l’œuvre de Baudelaire est raisonnée, logique, philosophique — certes la femme est le mal ; elle offre l’amour qui est le péché ; elle collabore donc à l’Enfer, mais qu’importe !
Qu’importe ! Si tu rends — fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! —
L’univers moins hideux et les instants moins lourds !
Qu’importe ! puisque le péché est un moyen d’oubli, et de sortir de soi-même et de la vie ! Précieux oubli pour Baudelaire, et les natures