neuve du roman qui assure l’a grandeur des Goncourt. C’est en même temps leur style, neuf aussi. L’un et l’autre importent pour réaliser un « nouveau tour », à l’instar du Gianni des Fréres Zemganno. Il faut encore « l’effort d’écrire personnellement », comme a très bien dit Edmond de Goncourt lui-même. Oui ! une « écriture artiste », et de plus une écriture qu’on fasse sienne, tout de suite reconnaissable et qui donne à notre art comme une identité. C’est ce que Joubert, dans une lettre à Chateaubriand, appelait « avoir son propre ramage ».
Or qui s’est créé un style plus personnel, unique, que les Goncourt ? C’est là-dessus qu’on les chicane. Déjà Gautier disait en parlant de maints critiques et de la foule : « Le style les gêne ». Et il ne faut pas chercher d’autres raisons à certaines résistances vis-à-vis des Goncourt et à l’expansion lente de leur œuvre, trop écrite pour être jamais tout à fait populaire.
Dans leur style encore, se reconnaît bien la marque du moderne. Est-ce qu’il ne fallait pas, pour une humanité nouvelle, une nouvelle langue ? La leur est adéquate ; elle est bariolée, capiteuse, aiguë, retorse, une langue avec des chiffons, du nu, des bijoux ; une langue comme une foule ; une langue truffée d’argot, de termes d’ateliers et de coulisses, de termes techniques (leur nature de collectionneurs devait les mener