Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/43

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— Oui, renforça Hans, nous aurions dû repousser à la mer ces étrangers, quand ils sont arrivés ici. À présent, c’est déjà trop tard. Le mal est parmi nous.

Le bourgmestre parut inquiet : « Vous exagérez peut-être. C’est vrai que les querelles légères entre les nôtres ne finissaient guère à coup de couteau. C’est la première fois que le sang a coulé. Nous n’avons jamais eu de crime dans l’île. Et jamais non plus un seul suicide. Cette chose répugnante qu’est la mort volontaire est inconnue des nôtres. »

— Le sang appelle le sang, dit le pasteur. D’autres rixes éclateront ; des crimes aussi, et des suicides. La civilisation, c’est tout cela. Ils appellent cela le progrès !