Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/94

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tation se précisait. Le pendu agissait en personne, comme pour prouver que la mort, en effet, n’est rien. Elle n’est que facile oubli et bon remède.

« Dormir si tranquille ! » La première partie de la phrase était tombée comme un masque. En la phrase simplifiée apparaissait désormais le visage tentateur du mort lui-même. Joos s’épouvanta, dans le premier moment. Les morts ne nous veulent que du mal, quand ils reviennent. Il s’enfuit, n’osa même pas regarder en arrière vers le carrefour des Trois-Chemins où le grand chêne, sur le couchant encore jaune, agrandissait sa masse noire.

Durant des jours, Joos demeura hanté. La vieille Barbara Lam, qui